Industrie Bancaire au Maroc : un marché «contestable » Contesté


Pour un montant de 745 millions d’euros 57% des parts de la maison mère dans le capital de la SGMB (ainsi que ces filiales et la marocaine vie…).. seront
cédées au groupe marocain SAHAM .Valeur aujourd’hui cette transaction a eu l’aval du conseil d’administration de la Société générale réuni ce 11
avril.(bourse news du 12 avril 2024) et SAHAM a diffusé un communiqué sur la signature du contrat portant sur cet achat en attendant les autorisations
requises par les autorités de tutelle.
Ainsi , après les holding, les fleurons des banques de l’hexagone tombent dans l’escarcelle du pré carré du privé marocain qui le conteste et réclame
comme secteur de souveraineté : avant la SGMB ? rappelons l’ONA , la CMCB, la SMDC.

Industrie Bancaire au Maroc : un marché « contestable » Contesté


Pour un montant de 745 millions d’euros 57% des parts de la maison mère dans le capital de la SGMB (ainsi que ces filiales et la marocaine vie…).. seront
cédées au groupe marocain SAHAM .Valeur aujourd’hui cette transaction a eu l’aval du conseil d’administration de la Société générale réuni ce 11
avril.(bourse news du 12 avril 2024) et SAHAM a diffusé un communiqué sur la signature du contrat portant sur cet achat en attendant les autorisations
requises par les autorités de tutelle.
Ainsi , après les holding, les fleurons des banques de l’hexagone tombent dans l’escarcelle du pré carré du privé marocain qui le conteste et réclame
comme secteur de souveraineté : avant la SGMB ? rappelons l’ONA , la CMCB, la SMDC.

« hit and run » ! plutôt pleine maturation d’un pays émergent !


A propos de cette opération de vente de la SGMB au groupe SAHAM , on pourrait penser qu’il s’agit d’une Stratégie de hit and run de la part d’un
oligopole étranger dépassé par la concurrence autochtone (Le hit-and-run a été évoqué par William BAUMOL pour préciser sa définition des
marches contestables: “A contestable market is one into which entry is absolutely free and exit is absolutely costeless” p.6 51°
Michel Dietsch dans « Quel modèle de concurrence dans l’industrie bancaire ? » applique cette théorie marchés bancaires.(2) .Cet auteur
après avoir vérifié la théorie des marchés contestables pour les marchés bancaires en France est parvenu à la conclusion que les coûts non
récupérables (sunk costs) sont importants (op.cit p.257). Quid du cas du Maroc ! les banques françaises désinvestissent elles en raison de ces sunk
costs ! Un calcul de ces coûts pourrait nous aider à y voir clair.

En attendant si nous quittons le domaine des théories et voyons les faits, force est de constater que le capitalisme en France, dans sa quête de
compétitivité, nous parait se positionner surtout dans un échiquier mondial dominé par les secteurs de haute technologie en amont des chaines de valeurs
en opérant à la fois les IDE comme c’est le cas au Maroc pour le montage des voitures. Son désinvestissement, au demeurant fructueux, a été dans des créneaux des services où il n’a plus un avantage concurrentiel au Maroc , et donc ne peut pas échapper à cette règle de compétitivité, comme pour les industries manufacturières. D’ores et déjà les deux parties, SG et Saham , ont , décidé d’un partenariat post dite-transaction laquelle transaction, une fois dûment ficelée et autorisée fin de cette année même

Un fait à verser au chapitre des facteurs catalyseurs du départ de cette grande banque du Maroc , est que cette transaction coïncide avec une conjoncture
marquée par la montée en maturité des capitaux marocains mais surtout à la sagacité de MH El Alami qui presque par sérendipité s’est saisi de cette
opportunité.
Economie émergente le Maroc est un pays omniprésent à l’échelle africaine, et investit même en France, qui verra impactés tant ses flux que son stock des investissements (IDE) au Maroc en 2024. Celle-ci malgré la baisse au niveau de la part du stock et ibidem pour le total du stock IDE au Maroc, restera en tête des IEM: 1er investisseur étranger au Maroc 5en 2021 avec une part de 30,8%, (3)) , en dépit de ce désinvestissement, la France devrait non
seulement garder sa position de leader des IDE vu l’écart qu’il y a avec le 2ème investisseur étranger qui est les Emirats Arabes Unis ( 20.3 % du stock), mais aussi restée privilégié comme implantation privilégiée des investisseurs marocains .

Séminaire de l’office des changes sur ce thème en 2023

Les flux des Investissements directs marocains

La comparaison de la part des investissements directs marocains , en termes de dépenses notamment, montre l’importance de la destination France dans lapériode post COVID.

Au demeurant les investisseurs marocains ont privilégié la destination France pour leurs implantations à l’étranger notamment en termes de flux :

  • En termes de flux
  • Si la Part des  Investissements directs marocains en France en termes de flux nets en millions de dirhams est passée de +1 313 sur un total de +3 668 soit 35% en 2014 à +1 074 sur +8 470 en 2023 soit 12%
  • Cette part en termes de flux de Dépenses est passée de 1 501   sur 3 958 en 2014  soit 37.92% à 15 108 sur 25 561   en 2023 soit 59.11%
  • Pour Le stock des  Investissements directs marocains

3 pays se taillent près de 50% de ce stock  :la côte d’iv oire le Luxembourg et la France

Le deuxième pays d’accueil des IDM est le Luxembourg avec 8.7%.du total du stock des IDM

  •  le Luxembourg compte parmi  les pays convoités par tous les investisseurs internationaux et pour cause c’est : Une économie parmi les plus ouvertes au monde où il existe peu de contrôles des changes et où les capitaux étrangers circulent librement » ainsi le stock total d’IDE s’élevait à 1 000 milliards de USD  https://www.btrade.ma/fr/observer-les-pays/luxembourg/investir2
  • mais c’est la cote d’ivoire qui est au peloton de tête « avec 16% du total du stock des IDM

En effet la cote d’ivoire est au premier rang des pays africains sur lesquels les capitaux du  Royaume chérifien ont jeté leur dévolu :

Globalement et selon Olivier Monnier de l’IFC « les investissements directs étrangers en Afrique ont dépassé les 800 millions de dollars en 2021, selon le ministère des Finances, est devenu le deuxième plus gros investisseur africain du continent » (cf.https://www.financialafrik.com/2024/02/11/les-investissements-du-maroc-en-afrique-en-forte-progression-au-cours-des-vingt-dernieres-annees-ifc/

 La côté d’Ivoire a eu la part du lion de ces flux : « il semble que le pays des IDM  a atteint près de 5.2 MMDh en 10 ans «  (chiffre déclaré par le responsable du centre de promotion des investissements en cote d’ivoire en octobre 2022. Cf . https://medias24.com/2022/10/23/en-dix-ans-les-marocains-ont-investi-320-mm-de-francs-cfa-en-cote-divoire-carole-versteeg/

Banque: secteur privilégié pour l’implantation des capitaux marocains en Afrique

Le Maroc avait donc procédé par étapes en commençant progressivement par marocaniser le secteur bancaire tout en laissant le contrôle aux maisons mères dans les années 70 avant d’entamer leur récupération de le giron de son secteur privé depuis plus d’une trentaine d’années. Feu Hassan II, en parfait libéral, avait vu juste en nuançant sa politique d’association capitaux étrangers avec des nationaux dans le but de la formation d’une élite de managers marocains. C’est dans le marché contestable (1) que la récupération aujourd’hui se fait par des capitaux locaux contestent (i.e réclament) les secteurs en relevant et notamment la banque

————————–

(1) La banque est industrie vouée à la concurrence en marché contestable. Et il semble que Si les barrières à l’entrée et à la sortie sont peu importantes ou qu’un mécanisme de coopération implicite entre offreurs existe. » le marché est contestable offrant les mêmes résultats que le marché de concurrence pure et parfaite.(BAUMOL ).